Nous voici à la reprise de nos activités après l’été. C’est ce que signifie « la rentrée ».
S’engager de nouveau dans ses activités, signifie d’ordinaire pour chacun retrouver le rythme, l’organisation, les manières de faire que nous avions il y a un an.
Mais cette année, il est fort possible que les choses en soient autrement ! Il va falloir souvent s’adapter : s’adapter au port du masque si cela n’a pas été acquis pendant les vacances, s’adapter à de nouveaux codes relationnels avec nos collègues, clients, amis, peut-être faire perdurer des dispositions transitoires mises en place au printemps telles le télétravail, les horaires décalés, les modes de gardes différents pour les enfants…
Nos habitudes sont bousculées. Pourquoi cela nous perturbe-t-il autant ?
- Une habitude est quelque chose qui se réalise presque sans y penser tellement nous en avons expérimenté la façon de faire. Une habitude c’est confortable car c’est rassurant. Pas de surprise, peu de risque d’erreur, peu de fatigue intellectuelle. A l’inverse, changer une habitude demande des efforts : il faut imaginer comment faire différemment, changer ses repères, se concentrer, et ne pas être assuré du résultat. A une certaine contrariété s’ajoute une tension mentale et une crainte de se tromper.
Avec mon regard de sophrologue, je vous comprends. Il est normal de réagir à un changement d’habitude et d’être déstabilisé. Je voudrais néanmoins vous rendre conscient d’un point très important : vous avez des ressources en vous, des capacités qui vous permettent de comprendre et de vous adapter au changement. Souvent, ce changement est imposé : à de rares exceptions, il est inutile de s’épuiser à vouloir aller contre. Mieux vaut l’accompagner afin d’en tirer un profit lorsque c’est possible, ou au moins un minimum d’inconvénients.
- Une habitude, c’est aussi une adaptation à des situations ou à des sensations. Avec l’habitude, nous supportons plus aisément quelque chose de désagréable. Par le même mécanisme, l’habitude fait que l’on ne profite plus de choses agréables que nous avons continuellement à notre portée. Ne vient-on pas pour beaucoup de redécouvrir la beauté et la richesse de notre région du fait des craintes ou restrictions de circulations ?
Avec mon regard de sophrologue, j’apprécie l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’être humain qui lui permet de vivre mieux et de diminuer certaines souffrances. En même temps, j’insiste sur l’intérêt d’être attentif à nos gestes, nos sensations, nos émotions afin de mieux rester connectés à nous-mêmes, de davantage nous comprendre et d’apprécier plus clairement même de petits riens parfois si précieux qui nous échappent justement… à cause de l’habitude.
- Enfin, une habitude, c’est un comportement qui a créé son autoroute dans notre mental afin de nous permettre d’assumer beaucoup d’actions répétitives de notre quotidien sans avoir besoin d’y réfléchir, en pensant à autre chose. Le mental est fainéant par nature et recherche constamment ce qui lui parait le plus facile.
Avec mon regard de sophrologue, je mesure toute l’utilité de l’habitude. S’il fallait que je réfléchisse et me concentre à chaque instant pour marcher, pour manger, pour écrire des messages simples, je serais très rapidement épuisé et n’aurai pas le temps de tout faire ! Cela ne m’empêche pas de temps en temps de m’interroger sur l’une ou l’autre de ces habitudes, car certaines peuvent être améliorées. Qui ne s’est pas rendu compte qu’en prenant machinalement telle position cela finissait par lui créer une douleur ou une tension ? Qui ne s’est jamais dit qu’il vivrait plus agréablement s’il cessait cette habitude de s’inquiéter si souvent alors que ces inquiétudes ne se réalisaient que bien rarement ? Il est parfois utile de remplacer une habitude par une autre plus « écologique » pour soi ou son entourage.
Alors pour cette rentrée, si nous prenions un peu de recul sur nos habitudes et celles que l’on veut nous faire prendre, afin de repérer la manière de faire qui nous fera atteindre un « mieux-vivre » ? La Sophrologie en nous ramenant aux sensations, à l’écoute de notre corps et de notre Etre tout entier, en nous aidant à lâcher-prise, en nous invitant à nous regarder avec bienveillance et lucidité, nous aide dans ce projet.