Les handicapés et la sophrologie… Comme c’était hier la journée internationale du handicap, j’ai envie de vous partager l’expérience que je vis au sein d’un DAME (Dispositif d’Accompagnement Médico-Educatif).
Les adolescents que j’accompagne ont des handicaps cognitifs. Et pour certains, cela ne se repère qu’après un temps partagé qui peut être assez long. Pour d’autres, le handicap est si important qu’il est immédiatement visible.
Mais quel que soit ce handicap, je suis très touché par ces jeunes, leurs sourires, leurs réactions parfois inattendues, leur participation.
C’est un vrai plaisir de concevoir une séance de sophrologie (forcément ludique) et de l’adapter en live en fonction de leur état du jour. La concevoir en visuel pour ceux qui n’ont pas la parole et peuvent participer en montrant, en auditif (ils sont très réceptifs à ce sens), en olfactif ou gustatif pour leur faire prendre conscience de leurs capacités à reconnaitre ce qui les entoure, et bien entendu en touché.
Ils respirent, jouent avec leur équilibre et leur corps, savent faire silence pour penser à des choses joyeuses… Les pratiques de la sophrologie, en les adaptant si besoin, leurs sont largement ouvertes et ils sont heureux de me voir arriver.
Une expérience forte
Lors de la première séance d’un groupe dans lequel je ne connaissais aucune des participantes, il y avait une autiste, presqu’adulte même si elle paraissait être une très jeune adolescente. Elle ne pouvait s’exprimer qu’en idéogrammes, et encore parcimonieusement. Je me suis demandé comment faire puisque les autres avaient d’autres handicaps mais communiquaient bien. J’ai parlé doucement, en montrant beaucoup ce que je proposais, en lui donnant la balle sans lui lancer car elle ne l’attrapait pas facilement, en l’intégrant autant que possible à l’activité… je ne savais si elle appréciait, si elle profitait de la séance… j’ai lui ai laissé l’espace pour participer comme elle souhaitait, même invisiblement. Et surprise, à la fin de l’heure, elle est venue vers moi et m’a prise dans ses bras comme on prend un doudou ! Quelle émotion ! Le contact était établi, et c’est elle qui l’a réussi. Ce fil subtile et fragile a perduré lors de chacune des séances suivantes lors desquelles même elle a vocalement nommé un des exercices à chaque fois que je le proposais.
Oui, le handicap a de multiples formes. Mais il mérite que l’on y consacre plus d’une journée car ces enfants, adolescents, adultes sont si riches de ressources… autres que celles que l’on attend d’habitude.
Avec la sophrologie, je leur propose des expériences qui leur apporte de la joie, de la détente, mais surtout la perception qu’ils peuvent utiliser certaines de leurs capacités pour se sentir mieux et évoluer dans un monde souvent mal adapté à leurs besoins.
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