Les sens de l’automne ? Quel titre étrange !

Vous vous demandez peut-être :

Faut-il comprendre « l’essence de l’automne », c’est-à-dire ce qui fait que cette saison est ce qu’elle est ? Ou les sens qui lui donnent une signification ? Ou encore les sens, ces facultés propres à chacun qui permettent d’apprécier cette période de l’année ?

Choisissez l’approche qui vous convient le mieux. Toutes sont aussi riches.

Pensez à tout ce que cette saison fait surgir en vous de pensées, d’émotions…

La nature se pare lentement pour s’endormir, laissant venir le sommeil sans le brusquer, avec confiance, dans l’attente d’un repos salvateur… pour mieux renaître au printemps…

L’automne, ou le lâcher-prise de la végétation qui nous montre comment accepter ce qui est lorsque cela ne peut être autrement…

Période qui par elle-même est une proposition à profiter de la subtile beauté de nuances des couleurs, d’une température changeante d’un instant à l’autre, d’odeurs retrouvées que l’été avait écrasées et que l’hiver couvrira, le goût de quelques légumes ou champignons qui se révèlent lorsque les autres mets ne sont plus de saison, le chant du vent faisant tourbillonner les feuilles dans une ample et incertaine danse…

C’est en automne que la courbe des branches redevenant visible inspira Pierre Soulage, lui révélant que « les formes sont capables à elles seules de créer de l’émotion », initiant la spécificité de son art.

Dans un autre domaine, Louis de Funès, qui aurait aimé être horticulteur, était très attaché à toutes les saisons car « le rythme de la nature donne du sens à la vie » expliqua-t-il lors d’une interview.

Quels sens donnons nous, ou recevons nous de l’automne, qui bien que tardif cette année, n’en demeure pas moins présent pour jouer son rôle ? Que nous suggère-t-il dans notre façon de vivre ?

Chacun a sa façon d’accueillir cette saison : certains y verront nostalgie ou tristesse, d’autres y puiseront une sagesse ou une philosophie, d’autres encore de l’espoir et de l’émerveillement… Chacun a raison selon le regard qu’il porte sur l’existence.

Je vous laisse avec cette pensée poétique de G. C. Lichtenberg : « L’automne raconte à la terre, les feuilles qu’elle a prêtées à l’été ».