Nous sortons d’un épisode de 3 mois pendant lequel l’information a été sur-consommée par la plupart d’entre nous. Les sources ont été variées, journaux télévisés, émissions spéciales, flashs infos radios, sites et articles sur internet… nous avons moins utilisé la presse écrite car elle était plus difficilement accessible en période de confinement et de livraison postale aléatoire.

Une expérience

Je vous propose une expérience : si vous pensez aux informations vous ayant le plus marqués pendant ce trimestre, à quoi pensez-vous ? Vous rappelez-vous comment vous avez acquis cette information ? Dans quel lieu vous étiez ? Faites également ce sondage autour de vous.

La plupart du temps, c’est par une image que le souvenir vous revient. Image qui est liée à l’information retenue. Et avec cette image, vous pouvez ressentir en vous les signes d’une émotion positive ou négative.

Par exemple, l’émotion positive des retransmissions des premiers soirs à 20 heures avec ces reportages sur les applaudissements résonnants dans les rues vides et froidement éclairées par les réverbères mais aux fenêtres ou balcons chaleureux se voulant être signes de reconnaissance vis-à-vis des personnels médicaux. Ou encore ces vidéos de musiciens sur les balcons, les toits, les cours ou simplement chez eux qui partageaient généreusement leur talent pour apporter des moments de joie et de plaisir ?

Par exemple, l’émotion négative de ces graphiques de décomptes quotidiens macabres des décès, des reportages sur les familles ne pouvant pas accompagner leur défunt jusqu’au cimetière comme il leur semblait nécessaire de le faire, sur les malades alités en attente aux urgences…

L’image télévisée

D’accord, me direz-vous, nous comprenons que là où il y a des émotions, la mémoire est plus présente. Mais pourquoi en conclure qu’il faut se préserver des informations télévisées ?

La raison en est simple : le cerveau de l’être humain est conçu pour la protection de l’individu. Un conférencier (Alexandre Antonienko) utilise cette question : si vous étiez un agent de sécurité dont la mission est de protéger votre personne, que chercheriez-vous à détecter ? Ce qui va bien… ou ce qui pourrait se révéler dangereux ? Je suppose que vous avez immédiatement la réponse, comme une évidence. Et c’est pourquoi, le cerveau privilégie instinctivement dans notre quotidien la vision du négatif plutôt que du positif. Certaines études vont jusqu’à chiffrer à environ 80% les pensées négatives par rapport à l’ensemble de nos pensées !

Or, force est de constater que les images chocs, les reportages chargés d’émotions négatives, les mauvaises nouvelles, sont majoritaires dans les journaux télévisés. D’ailleurs, lorsqu’il y a un effort pour s’extraire de ce schéma cela peut facilement passer pour mièvre…

« Oui, mais pourquoi focaliser spécifiquement sur les journaux télévisés ? » persisterez-vous à juste titre à me demander. Le constat ci-dessus pourrait effectivement être également porté sur les autres formes de presse. Toutefois, la différence réside dans l’image. Comme le soulignait dans les années 60 un slogan publicitaire d’un magazine bien connu : le poids des mots, le choc des photos ! Que devrait-on dire alors sur l’impact de cette suite accélérée de photos qu’est le film !

Les neuro-sciences démontrent que la mémoire est facilitée lorsqu’une émotion est rattachée à l’élément à retenir. Et l’image conduit à des émotions plus marquées. En témoignent les campagnes de la sécurité routière passant de spots avec des images dures d’accidents ou d’accidentés, à des tranches de vies impactées positivement ou négativement par notre attitude au volant, dans le but évident de créer en nous une émotion suffisamment forte pour qu’elle puisse nous amener d’une part à nous souvenir du message, et d’autre part à nous faire changer de comportement.

En résumé, l’image génère des émotions plus fortes, le cerveau a une tendance naturelle à faire davantage attention à ce qui peut représenter un danger, source d’émotions négatives, et les journaux télévisés prenant cela en compte privilégient les images et reportages sur des sujets anxiogènes…

J’ai rencontré des personnes qui préféraient ces dernières semaines se mettre le moins possible à l’écoute des informations, et en particulier télévisées… probablement avaient-elles éprouvé intuitivement la baisse de moral induit par cette expérience médiatique. J’ai trouvé cette attitude intéressante car loin de réfuter le contexte difficile, elles prenaient soin d’elles en recherchant un équilibre entre le négatif et le positif de leur quotidien.

Une approche très « sophrologique »

Pour moi, ces personnes ont eue une façon à elles de personnaliser la pratique de deux des principes fondamentaux de la Sophrologie : ces deux principes sont la réalité objective et le principe d’action positive.  Ils permettent de reprendre confiance en soi et de mieux vivre le quotidien en se donnant toutes les chances de s’adapter correctement aux aléas rencontrés.

Cela consiste respectivement à :

  • prendre conscience de son état physique et mental au moment présent pour mieux se connaître, se comprendre, sans se juger, avec beaucoup de bienveillance et de lucidité ;
  • remarquer et valoriser les aspects positifs de ses actes et de ce qui constitue sa vie pour, tout en restant bien réaliste sur les difficultés pouvant exister, prendre du recul et savoir goûter les joies ou fiertés, même petites, tellement noyées dans le reste de nos préoccupations qu’elles passent sinon inaperçues.

Et vous, que privilégiez-vous pour prendre soin de vous et pour vous faire de bien lorsque vous ou votre environnement ne semblent plus tourner tout à fait rond ? N’hésitez pas à nous faire part de vos astuces pour conserver votre équilibre et votre sérénité.