Les émotions sont des amies.

Oui, même les plus désagréables sont utiles.

Regardons la culpabilité, cette émotion qui nous renferme physiquement et moralement sur nous-mêmes, qui nous serre la gorge et nous broie le ventre, qui nous rend si tristes ! Nous nous croyons responsables. Ce n’est pas drôle ; c’est épuisant.

Alors ? Ma culpabilité est-elle mon amie ? Si c’est cela l’amitié, je préfère rester seul ! Pourtant la culpabilité nous amène à repérer que nous avons transgressé une de nos valeurs vis-à-vis d’autres personnes, animaux, végétaux… de nous-mêmes parfois. C’est un signal d’alerte nous amenant à réfléchir à la portée de nos actes ou de nos paroles. Grâce à elle nous pouvons garder le cap.

Mais comme toute émotion, si nous y demeurons, si nous la laissons prendre toute la place dans notre mental comme l’huile sur un buvard, elle peut nous affaiblir et nous détruire. Nous ne sommes pas notre émotion, nous sommes bien plus !

Pourquoi prendre le risque de retrouver ses émotions ?

Tout simplement parce que les émotions font notre vie, la rendent plus présente, plus riche, plus intéressante.

Notre éducation tente de tout lisser, et en premier les émotions. Le bébé peut rire, puis se mettre en colère… si cela ne dure pas trop longtemps c’est accepté. Avec quelques années de plus, l’enfant qui change rapidement d’émotion est suspect, voire énerve. Devenu adulte, il a appris à enfouir la majorité de ses émotions. J’ai bien dit enfouir. Elles sont toujours là, au fond de lui mais il ne veut pas les écouter et encore moins les montrer.

Que se passe-t-il lorsque l’on enfouit une émotion ?

Elle se débat pour prendre de plus en plus de place… comme un enfant qui cherche à ce qu’on l’écoute et qui fait bêtises sur bêtises, est bruyant, a des comportements dangereux. L’émotion dévore son hôte jusqu’à sortir au moment où on s’y attend le moins, comme l’Alien du ventre d’un homme d’équipage du Prométhéums en plein repas. Cela devient incontrôlable !

Nous avons tous expérimenté le fait de se mettre en colère contre la mauvaise personne, pour une broutille, uniquement parce que nous n’avons pu exprimer une légitime colère au bon moment vis-à-vis de la personne qui nous a fait du mal. A la colère succèdent souvent alors la culpabilité et la tristesse… nous n’y avons pas gagné !

Comment retrouver nos émotions ?

Cela demande un effort, mais nous en serons récompensés. Voici des pistes :

  • Se redonner le droit de ressentir ce que notre corps nous envoie comme messages. S’entraîner à percevoir l’état de chaque région de son corps juste au moment présent. Comme avec un enfant, écouter l’expression de l’émotion et l’accompagner.
  • Apprendre à reconnaître l’émotion grâce aux indices ainsi récupérés. Si notre enfant crie nous savons détecter si c’est de colère, de douleur ou pour jouer. En prenant conscience de nos sensations et de nos pensées nous reconnaissons mieux nos émotions.
  • Accepter cette émotion en la remerciant de nous alerter sur un danger que sinon nous aurions peut-être ignoré. C’est lui montrer de l’intérêt et du respect. Si je dis à mon enfant « ne pleure pas ! » l’ai-je consolé ? Si je lui dis « je vois que tu es triste, tu peux pleurer si tu as besoin, me dire ce que tu as qui te fais mal… », je le vois se calmer car il s’exprime et peut passer à autre chose.
  • Prendre la mesure de ce danger, le replacer dans son contexte et dans sa juste proportion en prenant du recul. Souvent, le danger n’est pas aussi important qu’il semble. Il peut même n’être que potentiel, avec autant de probabilité de survenir qu’un gain au loto ! Nos « filtres » nous font regarder ce qui nous entoure ou ce qui nous arrive avec des lunettes qui modifient parfois la réalité. C’est le moment de retirer ou de changer nos verres. Juste un point d’attention ici : il n’est pas question de renier l’émotion « ne pleure pas, ce n’est pas grave » car si je pleure, c’est que c’est grave pour moi tel que je le ressens. Ici, l’objectif est, après avoir pris en compte et accepté l’émotion, de regarder les faits de façon réaliste et modérée. Pas facile… mais utile.
  • Si une action est possible pour limiter ou écarter la cause de l’émotion, c’est le moment de la réaliser. Si aucune action n’est en notre pouvoir, juste voire comment vivre avec, c’est-à-dire prendre conscience de sa réelle ampleur par rapport à tout le reste de ce qui constitue notre vie, la ramener à sa juste place. C’est le « lâcher-prise ».
  • Ramener le corps au calme et se plonger dans une activité qui change nos idées. Ouvrir la fenêtre pour avoir de l’air frais, boire un verre d’eau, respirer à fond, changer de pièce et d’occupation… Nous le faisons avec nos enfants : nous leur proposons de sortir se promener, d’entreprendre un jeu… le cerveau ne pouvant penser qu’à une chose à la fois, l’attirer sur une autre piste permet de ne pas ressasser. Car si l’émotion est utile sur le moment, c’est comme le chocolat, ce n’est pas par paquet de trois tablettes ! Sinon nous nous intoxiquons.

 

La Sophrologie aime les émotions :

Grâce à la Sophrologie, nous goûtons pleinement la vie et savons nous réjouir des agréables moments même si d’autres nous pèsent. Elle permet que nos émotions nourrissent nos journées sans les submerger.

Grâce à la Sophrologie, nous apprenons à nous connaître, et avec un regard plus indulgent et bienveillant, à apprécier nos qualités et nos capacités. Cela aide à dépasser l’émotion d’un coup dur !

Grâce à la Sophrologie, nous unissons notre corps et notre mental pour ne pas laisser une émotion s’incruster ici ou là et nous faire de plus en plus souffrir. Le corps et le mental sont complémentaires. Le corps envoie les signaux au mental qui les décode et renvoie au corps les instructions pour réagir. Si le corps transmet au mental l’information du travail accompli et d’un retour au calme, le mental le suivra, éventuellement avec un temps de retard, presque à regret, tellement ce qui est négatif lui est plus familier.

 

Lorsque l’on sait sortir d’une émotion, ce n’est plus un problème d’y entrer… c’est même une opportunité.

 

 

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