L’automne vient de se faire ressentir et avec lui le début de dépressions saisonnières.
L’environnement professionnel et social n’est pas non plus particulièrement réjouissant depuis plusieurs mois et pour certains, une déprime passagère est en train de se transformer en dépression (situation où la déprime persiste plus de 15 jours).
Vous ne vous sentez ni déprimés ni dépressifs ? C’est super ! Félicitations, vous vivez bien mieux ainsi ! De ce fait, vous avez peut-être envie d’aider une personne qui vous est proche. Vous allez donc être intéressés par ce qui suit.
Je vous propose de vous montrer comment la pratique de la sophrologie va aider à dépasser chacun des symptômes de la dépression. La dépression étant une maladie psychique, votre médecin, un psychologue et un sophrologue peuvent utilement coopérer. En complément d’un suivi médical classique, la sophrologie facilite le ressourcement et la projection dans un futur envisagé de façon plus serein.
Voici quelques moyens que la sophrologie vous propose pour prévenir et aider à renverser les principaux symptômes :
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S’extraire de la très grande fatigue
Le stress ou la tristesse à l’origine de la dépression consomment une énergie considérable. En s’installant, ils créent une importante fatigue physique. Pour parer à ce ralentissement psychomoteur, la sophrologie va en premier installer une respiration plus saine et efficace.
Lorsque vous êtes sujet à une grande anxiété, le reflexe corporel est de bloquer la respiration qui devient une respiration limitée à la partie haute des poumons, ce qui la raccourcit et la rend difficile. Trop peu d’air vient apporter de l’oxygène. En s’entraînant à pratiquer une respiration « abdominale », c’est-à-dire à utiliser les poumons dans leur intégralité, un signal est envoyé par la partie du système nerveux dite « parasympathique » et le corps retrouve du calme. Grâce à la diminution des tensions musculaires, cette pratique va par contagion décontracter le mental. Or, lorsque les tensions corporelles et psychiques se réduisent, l’énergie s’améliore.
Le sophrologue pourra accompagner ensuite le travail au sein d’un corps relâché, en utilisant par exemple l’« activation vitale » au moyen de laquelle le fonctionnement du corps, du mental et de chaque organe est amélioré ce qui renforce l’énergie qui commence à se rediffuser. Enfin, la pratique de mouvements doux et ciblés accentuera la production d’endorphines, ces molécules libérées par le cerveau qui donnent une certaine euphorie, un sentiment de bien-être et aident à retrouver son dynamisme.
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Retrouver de l’intérêt pour ses activités
N’avoir plus goût à rien, se sentir trop las pour accomplir les tâches quotidiennes, est le constat fait par toute personne dépressive. Ce corps qui ne répond plus comme avant, qui n’apporte plus de sensations positives est déconnecté du mental, est oublié, voir rejeté.
Grâce à la répétition d’exercices simples permettant une réappropriation progressive du corps et des ressentis générés par ses 5 sens, les angoisses et la morosité s’estompent au profit de l’envie de ressentir de la satisfaction, du plaisir de relations plus simples avec les proches, du désir de pratiquer une activité qui apporte des sensations de bien-être ou de la joie.
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Faire renaître la capacité de concentration
Rester concentré lorsque l’on est fatigué et sans envie ni objectif, c’est quasi impossible. De plus « à quoi bon ? » puisque la motivation n’est plus là. Pire, les ruminations prennent le pas sur toute réflexion ordonnée et réaliste !
Une fois le mental apaisé, une fois que l’intérêt pour ce qui fait la vie au quotidien se reconstitue, il devient possible de revenir à soi, à ses besoins, à ses envies. La sophrologie a pour cela de nombreuses pratiques qui permettent de ralentir les pensées qui tournent en boucle : ramener progressivement son attention vers soi-même, ses sensations, les bruits des battements cardiaques ou de la respiration ; découvrir très attentivement, avec tous ses sens, un objet de la nature ; se voir soi-même comme avec une caméra qui ferait un panoramique, montrant notre position, nos habits, nos mouvements… en résumé toutes techniques qui amènent à rapidement se couper de ce qui peut nous détourner de nous-mêmes et du présent en nous aidant à accueillir ce qui se présente avec la curiosité du « comme si c’était la première fois ».
Cette capacité à rester attentif dans l’instant présent à une chose à la fois se renforce à chaque entrainement et accroit la possibilité de concentration tout en facilitant la réflexion.
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Evacuer la tristesse et les pensées morbides
Nous venons d’évoquer les ruminations, qui à force peuvent se transformer en pensées morbides. Cette sensation de s’enfoncer toujours davantage dans une existence lourde, polluée par des pensées persistantes et douloureuses, sans voir d’issue…
En réapprenant à se concentrer sur le présent, la sophrologie apporte un soulagement bienvenu. La diminution des tensions physiques puis mentales crée la sensation d’un espace de liberté qui s’ouvre en nous. Le fait de ne plus penser constamment à ce qui a été difficile dans le passé, et à ce qui pourrait l’être dans le futur, amène à s’extraire des ruminations et à profiter jusqu’à de petites choses agréables que la vie apporte là, ici et maintenant.
Le sophrologue proposera aussi de prendre conscience de ce qu’il y a de bon en soi, des ressources déjà exploitées par le passé pour réussir quelque chose ou pour sentir du plaisir. Souvent ces ressources sont oubliées au profit de tout ce qui limite. Les retrouver en y associant des sensations de bien-être, de force, de satisfaction, de fierté, permet d’entrer dans un mode de pensées où des possibles se présentent à nouveau. Au « je n’en suis plus capable ! » succède avec l’entrainement le « j’en ai les moyens ! je peux le tenter ! ».
Il sera également suggéré de s’imaginer avec le plus de détails possible un lieu très agréable, réel ou imaginaire où l’on a envie d’être car on s’y sentirait bien. Douceur de s’y voir, de percevoir les sensations et les émotions que ce lieu crée en nous. Apprendre à revivre mentalement (ce qui entraine par effet miroir un bien-être physique) cette situation n’importe quand, lorsque l’on en a besoin, permet de lutter contre la tristesse ou le désespoir.
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Retrouver l’estime de soi
En n’ayant plus confiance en sa capacité de faire ou de penser, en ayant perdu la proximité avec son corps et n’en ayant plus qu’une image vague et négative, quelle estime de soi peut-il rester ?
Nous venons de voir comment la sophrologie permet de se retrouver petit à petit en se réappropriant son corps et ses sensations, de se reprendre en main en étant à nouveau actif et communiquant avec son environnement. Rien de magique, juste un accompagnement pour se relever et marcher sur le chemin de la vie en s’appuyant sur les ressources que l’on a redécouvertes en nous, sur les souvenirs positifs, sur la confiance. Se voir dans cette évolution, prendre conscience de cette attitude, restaure l’estime de soi.
Le sophrologue peut alors proposer de découvrir ce qui est le plus important pour soi, maintenant. Identifier ses valeurs, c’est donner du carburant pour ses projets, et c’est aussi disposer des garde-fous pour sécuriser la progression vers un avenir qui corresponde le mieux possible à ce que l’on est et à ce que l’on veut au plus profond de soi. C’est enfin éveiller la curiosité et s’autoriser à découvrir le sens de sa vie.
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Eviter les rechutes :
La pratique de la sophrologie commence avec un professionnel et continue en pleine autonomie. C’est par la répétition des exercices que les apports de la sophrologie deviennent des réflexes et un mode de vie. Il est ainsi plus facile de ne pas se laisser de nouveau submerger par des pensées négatives.
Certes, la sophrologie n’a pas modifié le monde autour de nous. Elle a néanmoins fait se transformer notre regard et notre façon de nous adapter aux aléas du quotidien, ou à de plus lourdes épreuves, nous permettant de mieux gérer les moments difficiles et les émotions qui y sont liées.
Bien entendu, la sophrologie agit sur d’autres symptômes ressentis par les personnes dépressives, comme le sentiment de culpabilité, les troubles du sommeil, de l’alimentation, de la sexualité… Toutefois, j’ai choisi les 5 grands symptômes ci-dessus car en les traitant comme nous venons de le voir, nous réduisons déjà très fortement les autres qui peuvent même disparaître du fait que les causes se seront effacées.
Et souvenons-nous que la sophrologie ne remplace pas le suivi médical, mais l’accompagne en en facilitant l’efficacité et en permettant au médecin de l’alléger plus rapidement.
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