Oh là ! Comme vous y allez Jean-Paul ! Le confinement ce n’est pas encore fini !

Non, c’est exact, mais je vous propose de regarder ensemble pourquoi ce que nous vivons aujourd’hui affecte une majorité d’entre nous, davantage que ce que nous l’aurions pensé, et comment nous pouvons dès maintenant améliorer notre quotidien.

Les personnes que je rencontre sont souvent étonnées de se sentir aussi mal alors qu’elles n’ont pas été malades et n’ont pas perdu de proches, qu’elles ne faisaient pas partie des professions impactées soit par la charge excessive de travail et d’émotion, soit par l’impossibilité d’exercer leur activité professionnelle.

 

Regardons la situation sans jugement, juste comme elle se présente

Nous sommes face à une crise sanitaire mondiale assez particulière, car elle nous touche dans ce que nous avons de plus vital et profond en nous :

La respiration est gênée et n’est plus aussi spontanée. Le masque qui recouvre le nez et la bouche sur de longues périodes modifie notre perception de la respiration et même notre façon de respirer. La respiration est la première activité du nouveau-né, c’est un réflexe qui symbolise mais également permet la vie. La contrainte du masque est pesante ici tant au plan mécanique (nous faisons un peu plus d’efforts pour respirer), que pratique (la buée pour ceux qui portent des lunettes, la sensation d’humidité lorsque l’on respire par la bouche, la nécessité de le changer…) ou symbolique (si l’air nous manque c’est la vie qui vacille).

La relation sociale est contrainte sur de nombreux aspects. L’humain est un être de relations. Le français a l’habitude de l’embrassade, de la poignée de main, dans des moments fréquents et importants : pour le « bonjour », pour le « bravo », pour le « merci », pour le « je t’apprécie », pour « l’au-revoir »… Même si des conventions ont été inventées pour remplacer ces comportements, elles ne sont pas considérées comme aussi efficaces pour exprimer nos partages. Et que dire de l’empêchement de se retrouver en groupes, ou même avec uniquement quelques amis pour un moment convivial chez soi, au café, au restaurant, dans un club, au spectacle…

Nos points de repères, nos habitudes sécurisantes, nos coutumes qui même inconsciemment ont un sens profond pour nous, sont bouleversés, voire perdus. Sans ces points de repères c’est de l’insécurité que nous ressentons, et c’est normal.

Points communs avec un deuil

A bien y regarder, ces différentes pertes, ces liens avec les autres qui se distendent, cela ressemble à ce que nous éprouvons lors d’un deuil. Vous savez que dans le deuil, il y diverses phases par lesquelles chacun passe plus ou moins vite comme l’a expliqué la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross.

Avez-vous remarqué au premier trimestre comme beaucoup d’entre nous considérions le Covid comme une grippe… certains nient encore aujourd’hui la gravité de l’épidémie et pensent à une manipulation… ne serait-ce pas le déni, le refus de la réalité pour se protéger de nos émotions et trouver un sens à ce qui n’en a pas sur le moment ?

Avez-vous remarqué comment, petit à petit, la colère monte contre toute consigne, expression d’autorité, restriction de liberté… le sentiment de l’injustice de rater des moments de vie que nous avions programmés, l’impression de perdre une année qui aurait pu être si agréable et riche d’évolutions, de fêtes, de découvertes, de rencontres…

La troisième phase du deuil est surnommée « le marchandage ». Pour moi, c’est une des formes de l’absence de lâcher-prise, cette capacité difficile à acquérir qui permet de prendre du recul par rapport à ce sur quoi nous ne pouvons intervenir… or, en ce moment, nous sommes bien dans l’incapacité d’intervenir individuellement à l’exception du respect des mesures de précaution. Nous avons perdu le contrôle… selon notre tempérament et notre histoire, nous arrivons plus ou moins facilement à accepter de ne pas tout maîtriser.

Et cela nous amène à la 4ème phase au cours de laquelle les émotions sont les plus vives. Elles nous secouent et nous vident de notre énergie. La tristesse et l’angoisse se font plus présentes, elles nous épuisent parfois jusqu’à la dépression… Il faut bien qu’un jour, les émotions s’expriment… Et c’est le moment !

Après des mois de hauts et de bas, d’optimisme en désillusions, d’énergie pour réagir en d’état apathique ou dépressif, vient le moment de l’acceptation. L’acceptation d’une situation qui heureusement sera limitée dans le temps comme pour toutes les crises sanitaires précédentes, l’acceptation des changements que cette expérience apportera dans notre vision de notre quotidien et peut-être dans certaines de nos habitudes passées, jusque dans l’acceptation de ce que nous avons découvert de nous pendant cette période particulière… Cette évolution est le point d’appui pour pouvoir penser à de nouveaux projets.

Alors, prêts et prêtes à préparer votre deuil du confinement ? Comment ?

Revenir à l’essentiel !

En vous faisant du bien : nous sommes, comme nous sommes, et avons réagissons selon nos capacités du moment. Rien n’empêche de repérer des améliorations à apporter à sa façon d’être, mais inutile de se blâmer, de regretter, de se juger… vous êtes là, ici, en ce moment : que pouvez-vous faire d’utile pour vous ou pour quelqu’un d’autre, même quelque chose de très simple, qui va vous rendre plus heureux ou plus fiers ?

En réactivant un relationnel qui vous manque : Comment faire pour conserver le lien avec ses proches, ses amis, ses relations ? Le téléphone, les outils de communications via l’Internet… c’est utile pour se parler et passer un bon moment. Le SMS… c’est rapide pour montrer que l’on pense à l’autre et envoyer un joli signe, un message ou une blague. Le bon vieux courrier… c’est un moyen à retrouver pour prendre le temps de formuler de jolies pensées qui semblent s’effriter un peu sur le clavier du téléphone. D’autres idées ?

En profitant d’un espace-temps plus disponible pour construire un projet pour « le temps d’après ». Un projet nourri par vos valeurs qui se sont davantage révélées pendant l’épreuve que nous subissons. Un projet qui a du sens pour vous et qui fait résonner de l’énergie et de l’envie dans votre corps en y pensant.

Revenir à soi, à ses besoins, ses capacités et ses valeurs, pour utiliser au mieux nos ressources au jour le jour, c’est essentiel, et c’est aussi ce qu’apporte la sophrologie.

Je vous souhaite une superbe semaine en présence de… votre « essentiel ».

 

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