L’une des définitions de la performance du Larousse est « Exploit ou réussite remarquable en un domaine quelconque ».

C’est celle qui vient immédiatement à l’esprit de la majorité d’entre nous. C’est celle qui est souvent recherchée par les entreprises, les athlètes…

La performance est importante et peut donner de grandes joies ou pour une entreprise des bénéfices substantiels.

C’est aussi sa recherche qui fait échouer même des sportifs professionnels. Vous connaissez « la peur de gagner » ? L’avez-vous expérimentée ? Cela parait idiot : pourquoi avoir peur de gagner et quand ? Et bien justement, lorsque l’on est trop obnubilé par l’objectif, lorsque l’on se perd de vue en étant hypnotisé par son enjeu, c’est le terrain idéal pour cette peur.

Aussi, je vous propose de regarder ensemble la performance sous un autre angle, en utilisant les trois principes d’action de la sophrologie.

 

  • Réussir tout en étant « bien dans sa peau » : c’est le principe de l’intégration du schéma corporel, c’est-à-dire la conscience de son corps et l’attention aux messages qu’il nous envoie constamment. Ces messages peuvent être agréables (le confort, le plaisir, la détente, l’énergie…) ou plus difficiles (la fatigue, la douleur, l’ennui, le stress, la peur…). Une recherche de réussite qui ne tient pas compte de ces messages acquis par la connaissance de soi-même est bien fragile et certainement éphémère. Un artiste, un sportif, un chercheur n’atteint son but que s’il est en harmonie avec son objectif, si son corps comme son mental le soutiennent dans la bonne direction. Sinon, il s’épuise et perd son efficacité.

Dans le cas de la peur de gagner, comment cela se matérialise-t-il ?

Le sportif focalise toute son énergie mentale (et physique sans s’en apercevoir) vers un objectif à atteindre à tout prix. Il n’écoute plus son corps. Il risque même de le malmener et de le blesser. Il se contracte. Le geste est plus heurté. La finesse de jeu s’amenuise. Il commet davantage de fautes ce qui renforce sa tension… vous le comprenez : l’enjeu devient trop grand et écrase ses facultés d’adaptations. Il déjoue, happé par ce cercle vicieux.

 

  • Prendre une attitude corporelle de réussite. C’est le principe de l’action positive, c’est-à-dire de s’attacher davantage à ce qui va, à ses points forts qu’à ce qui entrave et à ses points faibles. On ne nie rien. Les embûches, les erreurs ou les insuffisances, nous ne cessons de les scruter : elles existent. Mais, le secret de ceux qui gagnent c’est d’en avoir conscience tout en les mettant un peu « entre parenthèses » pour laisser les atouts, les capacités, les points forts venir à leur perception. Travailler ses points forts avant de travailler ses points faibles permet de gagner du temps et de progresser davantage, en sécurité. Toute pensée ou sensation positive en entraîne d’autres. C’est vrai dans la relation avec les autres et c’est vrai dans la relation à soi-même. Remarquez bien que l’inverse est tout aussi puissant : tout attrait vers le négatif renforce celui-ci et l’amplifie. Alors, à choisir, autant cultiver le positif, non ?

Dans le cas de la peur de gagner, comment cela se matérialise-t-il ?

Le sportif déjoue certains gestes, certains points. Il en réussit également d’autres, mais reste focalisé sur ceux ratés et craint de les reproduire. Peut-être commence-t-il à penser : « Cela ne va plus, je suis nul, je perds du terrain, ça va mal… ». Le positif n’a plus sa place. S’il ne se reprend pas il perd la partie. Se reprendre, c’est retrouver la mémoire des points gagnants, c’est sentir à nouveau le geste juste et se féliciter de l’avoir réalisé en se disant que l’on peut s’appuyer dessus puisqu’il est toujours là… C’est avant tout laisser pour l’après compétition l’analyse des erreurs en se concentrant maintenant sur la réalité des réussites.

 

  • Être dans le réel du moment présent: c’est la réalité objective. Cela signifie regarder la situation telle qu’elle est : Je suis fatigué après 2 heures de compétition et les autres concurrents font également des erreurs, sont également fatigués ; les conditions atmosphériques sont ce qu’elles sont et je me suis entrainé pour m’y adapter, je sais faire ; cette compétition n’est pas décisive pour ma saison même si elle peut m’apporter des points… Vous l’avez compris, c’est prendre du recul pour mettre la situation et ses enjeux à leur juste place, leur donner l’exacte proportion qu’ils doivent tenir sans les surestimer. C’est se donner le droit de faire au mieux de ses capacités du moment et des circonstances spécifiques en acceptant les contretemps inévitables. C’est, ne pas grossir les conséquences d’un aléa, d’un raté. En restant dans la réalité objective, on ne se ferme pas à ce qui est autour de soi. Nous pouvons rester attentifs afin d’utiliser nos compétences de la meilleure façon tout en limitant la fatigue et nos efforts.

Dans le cas de la peur de gagner, comment cela se matérialise-t-il ?

L’avez-vous remarqué, C’est lorsque le sportif réalise qu’il a toutes ses chances de l’emporter que peut survenir cette peur qui l’amène à la défaite. Etrange paradoxe ! Maintenant vous le savez, c’est qu’il n’est plus dans le présent, dans ce qu’il vit. Il est passé dans le futur et imagine un négatif qui risque de se passer (retournement de situation, blessure, ennui mécanique…). Son attitude devient négative, son mental l’entraine vers la peur, lui fait visualiser l’échec. Pendant ce temps, peut-il être concentré sur ses bons coups, sur sa technique ? Non, et l’erreur qu’il a de fort risque de commettre dans son état, va justifier les craintes qui viennent de surgir… et les amplifier. Alors que s’il reste sur le présent, sur cette situation positive pouvant conduire à la victoire, il acceptera de faire une faute sans se focaliser dessus, et restera dans le cercle vertueux de sa réussite du moment.

 

Regarder la performance autrement, c’est donc :

  • prendre plaisir à ce que l’on fait en goûtant chaque micro réussite qui constitue un succès
  • se sentir « aligné » avec son projet, physiquement et mentalement, dans le sens de son envie, de ses valeurs
  • mettre de côté le négatif sans le nier, et s’appuyer en confiance sur ses qualités que l’on connait, que l’on a déjà expérimentées
  • laisser à chaque élément sa juste proportion pour être le plus réactif possible à la réalité de la situation
  • ne pas anticiper, mais vivre le présent, vivre l’action du moment, ce qui renforce l’attention et éloigne autant les risques d’accident que de crainte du futur.

 

Dans le mode de l’entreprise, comme du sport, ainsi également que dans chacune de nos actions du quotidien, cette attitude apporte davantage de résultats, avec moins de tensions. C’est vraiment à essayer ! Comme il n’est pas toujours aisé de prendre ces bonnes attitudes, commencer à s’entraîner avec un professionnel permet ensuite de prendre son autonomie en toute sécurité.

 

Vous pourriez être intéressés aussi par les articles :